- empaler
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1 ♦ Soumettre au supplice du pal.2 ♦ Par ext. Transpercer, piquer, embrocher. — « Deux moutons rôtis entiers : on les apporte empalés dans de longues perches » (Fromentin). — Pronom. Tomber sur un objet pointu qui s'enfonce à travers le corps. S'empaler sur une fourche, une grille.empalerv. tr.d1./d Infliger le supplice du pal à (qqn), en le transperçant d'un pieu introduit par l'anus.d2./d Par ext. Percer de part en part, embrocher.d3./d v. Pron. être transpercé par un objet pointu que l'on a heurté. S'empaler sur un pieu en tombant.⇒EMPALER, verbe trans.A.— Emploi trans. Faire subir (à quelqu'un) le supplice du pal, c'est-à-dire enfoncer dans l'anus un pieu qui traverse le corps. Empaler un criminel (Ac.) :• 1. Il [Maglanovich] avait quinze ans quand un moine catholique réussit à le convertir au christianisme, au risque de se faire empaler s'il était découvert...MÉRIMÉE, La Guzla, 1827, p. 140.— P. anal. Fixer (quelque chose) sur un objet pointu en le transperçant de part en part. Ce pieu de fer que les sculpteurs mettent dans leurs statues : elle l'empale et le soutient (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 56). Je ne peux pourtant pas empaler mes bestioles sur des aiguilles à tricoter! (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 117).— P. métaph. (plais.). Être empalé sur. Être assis, debout dans une attitude raide, guindée. Madame Guillaume (...) se tenait si droite sur la banquette de son comptoir, que plus d'une fois elle avait entendu des plaisants parier qu'elle y était empalée (BALZAC, Mais. chat, 1830, p. 15). Ma mère le suivit [papa] des yeux (...) visiblement écœurée par son allure de petit encaisseur empalé sur sa selle (H. BAZIN, Huile sur feu, 1954, p. 82).B.— Emploi pronom. Tomber sur un objet pointu qui s'enfonce dans le corps. Un danseur ayant parié de sauter par la fenêtre, s'empala en habit sur la grille (MORAND, Londres, 1933, p. 74) :• 2. Elle sauta les haies, franchit les fossés, coupa à travers les vignes, sans craindre de s'empaler au milieu des échalas.ZOLA, La Terre, 1887, p. 226.Prononc. et Orth. :[
], (j')empale [
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1265 « mettre entre des poteaux » (RUTEBEUF, Œuvres, éd. Faral, Bastin, t. 1, p. 350, 267); 3e quart XIIIe s. [ms.] « percer d'un pieu » (Roman d'Alexandre, éd. Michelant, p. 214, 28); 1515 « faire souffrir le supplice du pal » (S'ensuyt le Nouveau monde et nauigations ... ds R. Ling. rom., t. 36, p. 231). Dér. de pal; préf. en-; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 17.
DÉR. 1. Empalement, subst. masc. Action, fait d'empaler, de s'empaler. L'empalement est un des plus cruels supplices (Ac. 1835, 1878). Cette idée d'empalement réveillait-elle chez les assistants la sensation de certains plaisirs intimes? (LÉAUTAUD, Passe-temps, 1929, p. 74). — []. Ds Ac. 1718-1932. — 1re attest. 1584. (JEAN DURET, Cout. du Bourbonnois, 19 ds R. Hist. litt. Fr. t. 11, p. 502); de empaler, suff. -ment1. 2. Empaleur, euse, subst. masc. Personne qui empale. Drakul l'empaleur (COPPÉE, Poés., t. 2, 1865-1908, p. 230). P. plaisant. Empaleur de mouches qui époussète ses boîtes dans un grenier qui pue le sulfure de carbone? (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 255). — 1re attest. av. 1661 (SAINT-AMANT, Œuvres, éd. Livet, t. 1, p. 124), attest. isolée; à nouveau au XIXe s. 1865-1908 (COPPÉE, loc. cit.); de empaler, suff. -eur2. — Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — ARVEILLER (R.). R. Ling. rom. 1972, t. 36, p. 231.empaler [ɑ̃pale] v. tr.❖1 Transpercer d'un pal, d'un pieu. — (1515). Spécialt. Faire subir le supplice du pal à (qqn), en transperçant d'un pieu dont on fait entrer la pointe par le fondement. || Les Turcs empalaient les condamnés à mort.1 (…) un troisième (derviche) vous déférera au petit divan d'une petite province, et vous serez légalement empalé.Voltaire, Dict. philosophique, Sens commun.2 (XVIIIe). Par ext. Fixer (qqch., un animal) sur un objet pointu en le traversant de part en part. || Empaler un mouton pour le faire rôtir. ⇒ Embrocher. — Empaler des insectes.2 (…) je passerais ma vie à me mettre hors d'haleine pour courir après des papillons, à empaler de pauvres insectes (…)Rousseau, Rêveries…, 7e promenade.3 (…) on les apporte (les moutons rôtis) empalés dans de longues perches et tout frissonnants de graisse brûlante (…)E. Fromentin, Un été dans le Sahara, p. 20.♦ Par métaphore et littér. || Être empalé sur… : se tenir (debout, assis) dans une attitude raide et guindée (comme si on était empalé).4 Elle devint un symbole bien droit et bien net, clair ou sombre, une espèce d'I triomphal sur quoi il était empalé tout entier.J.-M. G. Le Clézio, la Fièvre, p. 75.——————s'empaler v. pron.♦ Se blesser en tombant sur un objet pointu qui s'enfonce dans le corps à la manière d'un pal. || S'empaler sur une grille, une fourche.❖DÉR. 1. Empalement.
Encyclopédie Universelle. 2012.